
L’année 2019 marque le 120ème anniversaire du second procès Dreyfus qui s’est tenu à Rennes, dans la salle des fêtes de l’actuel Lycée Zola. La Ville ayant souhaité commémorer l’événement, de très nombreuses associations ont prêté leur concours à l’organisation de diverses manifestations dont certaines se sont déroulées au cours des mois écoulés, d’autres étant programmées jusqu’en 2020 ( conférences, débats, expositions, projections, visites guidées des lieux de mémoire etc…)
L’AMEBB pour sa part, sollicitée par la Directrice du Musée de Bretagne s’est associée à la démarche en proposant à ses adhérents une rencontre sur le thème de la correspondance adressée à la famille Dreyfus pendant le déroulement de « l’Affaire » (quelques 4000 documents: lettres, cartes de visite, télégrammes etc…) qui en a fait don au Musée. Le vendredi après-midi 11 octobre une quarantaine d’Amis du Musée ayant répondu à l’invitation étaient accueillis à l’espace Dreyfus par Yves Rannou et Jean-Pierre Mandart qui effectuent depuis trois ans une relecture de la transcription informatique de ces courriers avec l’objectif du Musée de leur mise en ligne, voire d’une publication partielle à brève échéance.
Après avoir brossé à grands traits l’état de la France à la fin du XIXème siècle, évoqué les origines, la carrière et la personnalité du Capitaine et projeté une version abrégée du film de Pierrick Guinard « Dreyfus est à Rennes » les deux intervenants ont d’abord expliqué le choix de la ville de Rennes, cité provinciale conservatrice réputée calme, semblant offrir toute garantie de sérénité pour un procès à haut risque. Ce choix n’empêcha pas les passions de se déchainer. Puis ils ont lu et commenté une sélection de lettres dont les auteurs, très divers par leur origine géographique, leur appartenance sociale et religieuse, leur niveau culturel, leur style parfois maladroit mais toujours émouvant, expriment unanimement leur compassion à l’égard du « martyr » et leur indignation envers les juges d’un procès truqué. Par leurs nombreuses questions qui ont nourri un riche dialogue, nos Amis présents ont manifesté un intérêt évident pour cette rencontre qui aurait pu se prolonger sans les contraintes horaires des Champs Libres.