Une association dédiée à la mémoire orale de Bretagne, dont l’activité se décline autour de trois missions : collecter, sauvegarder, transmettre.
C’est un travail remarquable dont nous a parlé Vincent Morel, qui n’est pas né en 1972 avec l’association Dastum mais qui semble l’avoir accompagnée depuis qu’il a été en âge de faire des choix. Il en est aujourd’hui le conservateur-animateur pour le réseau Haute Bretagne.
Alors que les folkloristes du XIXème siècle sont des érudits qui s’intéressent à la culture populaire quand la seule culture valorisée jusque-là était celle des élites, les collecteurs du début du XXème siècle sont souvent issus ou proches des milieux qu’ils étudient. Ils n’ont pas toujours de méthode dans leur collectage mais sont aiguillonnés par le désir de ne pas voir disparaître les traditions orales des campagnes. L’utilisation du magnétophone, d’abord à bande dans les années 50, puis à cassettes facilite les enregistrements de personnes, de musiques, de chants. Mais il ne s’agit pas seulement d’archiver. Dastum veut mettre ces ressources à disposition pour que les pratiques se transmettent. Avec la mécanisation, les regroupements festifs à l’occasion des journées de travail collectif se raréfient, les traditions religieuses comme les chants pour la Passion, de nuit, sous les fenêtres disparaissent, les occasions se perdent. Il se trouve alors des personnes pour réinventer des occasions de chanter, danser, raconter des histoires. Les fest noz sont la version bretonne, initiée dans les années 50 dans le centre Bretagne, des bals populaires. Ils deviennent des manifestations urbaines, avec entrée payante comme les bals.
Dès 1973 Dastum se lance dans une politique d’édition de disques-cassettes-CD avec livrets, de collections de livres, d’une photothèque, d’une revue, Musique bretonne. Elle s’engage dès la fin du XXème siècle dans la numérisation, et il existe un 3615 dastum sur le Minitel !
Dastum ayant fait ses preuves (!) a pu obtenir de mettre dans sa base de données Dastumedia des documents du Musée des Arts et Traditions Populaires (ATP) qui disposait de nombreuses enquêtes d’ethnomusicologie dès les années 30, des trésors du patrimoine oral que le musée gardait jalousement. L’Institut National de l’Audiovisuel (INA) a permis de retrouver des émissions en langue bretonne. Il y a actuellement 8800 heures d’archives sonores recueillies par 15000 à 20000 informateurs, et Dastum continue à recevoir une centaine de dépôts par an.
L’association est subventionnée par le Conseil régional, la DRAC, Rennes Métropole, et 15% de son budget provient des ventes et des adhésions (12€/an).
Site internet dastum, mémoire orale de Bretagne : www.dastum.bzh
L’accès à ce site est possible sur simple inscription à l’aide d’un formulaire en ligne. Ne vous privez pas de cette chance !
Marie-Jeanne Yvinec – AMEBB