Les participants à la dernière action collective de mécénat ont visité les réserves du musée et découvert le fonds Dreyfus
Cette visite était organisée à l’intention des donateurs qui ont permis les dernières acquisitions du musée pour le fonds Dreyfus, notamment les photos du retour de Dreyfus à bord du Sfax et un album (œuvre des sténographes) consacré au procès. Les personnes concernées, parmi lesquelles plusieurs membres de l’AMEBB et de la SAHIV (Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine) ont été accueillies au musée le 10 juin par Céline Chanas, directrice du Musée, qui leur a exprimé ses remerciements. Une personnalité de marque, Monsieur Charles Dreyfus, petit-fils du capitaine, qui honorait cette réunion de sa présence, accompagna le groupe tout au long de la visite.
Puis sous la conduite de Laurence Prodhomme, conservatrice responsablede la recherche au musée de Bretagne, le groupe s’est enfoncé dans le dédale des sous-sols où sont installées les réserves des collections de textiles, documents papier, iconographie et numismatique. Aménagement rationnel et conditions techniques rigoureuses indispensables pour la conservation des objets et documents sont ici réunis. Mais le musée dispose également de réserves extérieures (archéologie, vie quotidienne, métiers, « gros volumes » (machines), pour lesquelles se met en place actuellement un vaste programme d’extension dans le sud de la ville.
Le fonds Dreyfus est important : si les objets sont peu nombreux, les documents iconographiques (photographies, affiches, dessins, cartes postales) et les documents écrits (journaux, plus de 4 000 lettres, télégrammes, cartes diverses) sont particulièrement bien représentés. Toujours fragiles et de formats variés, ils nécessitent un rangement et un classement adaptés (boîtes, classeurs). Laurence Prod’homme avait préparé à notre intention un échantillonnage significatif du contenu des collections, autour desquels elle fit, avec compétence et non sans humour, une présentation du fonds (origines, rôle de la famille Dreyfus, modalités d’acquisitions), montrant notamment les photos acquises récemment dans des conditions particulières grâce à l’appel au mécénat. Elle apporta à ce propos toutes les explications sur les techniques et les contraintes administratives qui s’appliquent aux modalités d’acquisition. Puis, répondant à sa demande, Yves Rannou (AMEBB) apporta quelques éclairages sur le contenu très varié de la correspondance et les possibilités d’utilisation offertes aux historiens et aux chercheurs par ce fonds très riche, aisément accessible, et qui continue à s’accroître.
Exemple tiré du fonds de correspondance : lettre de soutien adressée au capitaine Dreyfus après son retour en France pour le procès de Rennes.
(Coll. musée de Bretagne, 978.0023. 2751, Paris 14 juillet 1899)
Rédigée par Ernest Psichari (1883-1914) dont les parents étaient devenus amis des Dreyfus, fils de Jean Psichari et petit-fils d’Ernest Renan. Cette lettre réunit les noms de 24 « jeunes gens » élèves du lycée Henri IV en 1899. Outre celui d’Ernest Psichari (1883-1914) qui devint écrivain et militaire et de son frère Michel, on y relève plusieurs noms promis à la célébrité dont ceux de Jacques Maritain (1882-1973), philosophe et théologien catholique, Jérôme Carcopino (1881-1970), historien de l’Antiquité, Henri Focillon (1881-1943) historien de l’Art.