10 juin 2023 : visite du fonds Dreyfus

Les participants à la dernière action collective de mécénat ont visité les réserves du musée et découvert le fonds Dreyfus

Cette visite était organisée à l’intention des donateurs qui ont permis les dernières acquisitions du musée pour le fonds Dreyfus, notamment les photos du retour de Dreyfus à bord du Sfax et un album (œuvre des sténographes) consacré au procès. Les personnes concernées, parmi lesquelles plusieurs membres de l’AMEBB et de la SAHIV (Société archéologique et historique d’Ille-et-Vilaine) ont été accueillies au musée le 10 juin par Céline Chanas, directrice du Musée, qui leur a exprimé ses remerciements. Une personnalité de marque, Monsieur Charles Dreyfus, petit-fils du capitaine, qui honorait cette réunion de sa présence, accompagna le groupe tout au long de la visite.

Puis sous la conduite de Laurence Prodhomme, conservatrice responsablede la recherche au musée de Bretagne, le groupe s’est enfoncé dans le dédale des sous-sols où sont installées les réserves des collections de textiles, documents papier, iconographie et numismatique. Aménagement rationnel et conditions techniques rigoureuses indispensables pour la conservation des objets et documents  sont ici réunis. Mais le musée dispose également de réserves extérieures (archéologie, vie quotidienne, métiers, « gros volumes » (machines), pour lesquelles se met en place actuellement un vaste programme d’extension dans le sud de la ville.

Le fonds Dreyfus est important : si les objets sont peu nombreux, les documents iconographiques (photographies, affiches, dessins, cartes postales) et les documents écrits (journaux, plus de 4 000 lettres, télégrammes, cartes diverses) sont particulièrement bien représentés. Toujours fragiles et de formats variés, ils nécessitent un rangement et un classement adaptés (boîtes, classeurs). Laurence Prod’homme avait préparé à notre intention un échantillonnage significatif du contenu des collections, autour desquels elle fit, avec compétence et non sans humour, une présentation du fonds (origines, rôle de la famille Dreyfus, modalités d’acquisitions), montrant notamment les photos acquises récemment dans des conditions particulières grâce à l’appel au mécénat. Elle apporta à ce propos toutes les explications sur les techniques et les contraintes administratives qui s’appliquent aux modalités d’acquisition. Puis, répondant à sa demande, Yves Rannou (AMEBB) apporta quelques éclairages sur le contenu très varié de la correspondance et les possibilités d’utilisation offertes aux historiens et aux chercheurs par ce fonds très riche, aisément accessible, et qui continue à s’accroître.

28 septembre 2023 : sortie en Pays de Dinan

Des marches, encore des marches !

La sortie en pays de Dinan, le 28 septembre fut un test d’aptitude physique ! C’était la condition pour découvrir ou redécouvrir des exemples de notre patrimoine sauvegardés grâce, soit aux collectivités territoriales, soit à des propriétaires passionnés et passionnants !

Le musée Yvonne Jean-Haffen est la maison bretonne dite « La grande vigne » léguée par l’artiste à la commune de Dinan en 1987 et qu’elle a habité, malgré l’important dénivelé, jusqu’à sa mort à 98 ans. Le conservateur et la présidente des Amis du musée nous ont présenté les différentes pièces et l’atelier, avec les peintures, céramiques, photos montrant le travail, souvent coproduit avec Mathurin Méheut. C’était leur « Paradou », au milieu d‘un jardin que la ville cherche à rendre aussi charmant qu’il l’était autrefois … Chaque année, une nouvelle exposition permet de montrer un choix d’oeuvres parmi les 4950 conservées dont 1470 lettres ornées de Mathurin Méheut.

Les jardins de Kerrosen à Taden nous sont présentés par leur propriétaire, Madame Milliez, qui n’a pu se résigner, à la mort de son père en 2019, à la vente de cette maison de maître transformée en château néo-gothique par une pianiste mariée à un prince russe en exil. Il n’est pas possible d’en voir l’intérieur, où deux salles de bains sont ornées de mosaïques Odorico, mais le public aura bientôt accès au parc de 5 ha qui domine la Rance, avec ses ensembles arborés remarquables.

Le manoir de la Grand’Cour, construit en 1380, à l’époque où Taden était le port maritime et fluvial de Corseul, nous est présenté par Madame Thoreux, maire. Acheté en 1991 par la commune, classé en 1993, il a été restauré à partir de 1994. C’est l’un des rares exemples de logis-porche du 14 e siècle en Bretagne. Il est divisé en deux parties, deux résidences seigneuriales séparées par un grand porche. A l’intérieur de grandes cheminées ornées de têtes, un escalier à vis qui mène à différentes pièces (l’une dont les hermines peintes sur l’enduit rappellent que les seigneurs du lieu étaient proches des ducs) et différents étages, jusqu’à la tour belvédère.

Le château de Hac, au Quiou, doit son nom à la rivière proche. Il s’agit à nouveau d’un château privé et classé, construit aux 14e-15e siècles en pierre calcaire des faluns. Le propriétaire, Marc Julien, l’a hérité de sa mère qui l’avait acheté sur un coup de coeur en 2000 et l’avait fait restaurer. Elle fut résidence de chasse des ducs avant que Jean Hingant, familier du duc de Bretagne, ne fasse construire en 1440 un nouveau corps de logis. Le château, meublé d’époque, est doté de 6 tourelles et d’une tour centrale qui comporte le seul escalier de pierre – encore un ! – qui dessert les deux ailes. Le château et ses jardins dits galants se visitent et accueillent des évènements.

Les connaissiez-vous, tous ces lieux si proches ?

Marie-Jeanne Yvinec

30 mars 2023 : rencontre avec DASTUM

Une association dédiée à la mémoire orale de Bretagne, dont l’activité se décline autour de trois missions : collecter, sauvegarder, transmettre.

C’est un travail remarquable dont nous a parlé Vincent Morel, qui n’est pas né en 1972 avec l’association Dastum mais qui semble l’avoir accompagnée depuis qu’il a été en âge de faire des choix. Il en est aujourd’hui le conservateur-animateur pour le réseau Haute Bretagne.

Alors que les folkloristes du XIXème siècle sont des érudits qui s’intéressent à la culture populaire quand la seule culture valorisée jusque-là était celle des élites, les collecteurs du début du XXème siècle sont souvent issus ou proches des milieux qu’ils étudient. Ils n’ont pas toujours de méthode dans leur collectage mais sont aiguillonnés par le désir de ne pas voir disparaître les traditions orales des campagnes. L’utilisation du magnétophone, d’abord à bande dans les années 50, puis à cassettes facilite les enregistrements de personnes, de musiques, de chants. Mais il ne s’agit pas seulement d’archiver. Dastum veut mettre ces ressources à disposition pour que les pratiques se transmettent. Avec la mécanisation, les regroupements festifs à l’occasion des journées de travail collectif se raréfient, les traditions religieuses comme les chants pour la Passion, de nuit, sous les fenêtres disparaissent, les occasions se perdent. Il se trouve alors des personnes pour réinventer des occasions de chanter, danser, raconter des histoires. Les fest noz sont la version bretonne, initiée dans les années 50 dans le centre Bretagne, des bals populaires. Ils deviennent des manifestations urbaines, avec entrée payante comme les bals.

Dès 1973 Dastum se lance dans une politique d’édition de disques-cassettes-CD avec livrets, de collections de livres, d’une photothèque, d’une revue, Musique bretonne. Elle s’engage dès la fin du XXème siècle dans la numérisation, et il existe un 3615 dastum sur le Minitel !

Dastum ayant fait ses preuves (!) a pu obtenir de mettre dans sa base de données Dastumedia des documents du Musée des Arts et Traditions Populaires (ATP) qui disposait de nombreuses enquêtes d’ethnomusicologie dès les années 30, des trésors du patrimoine oral que le musée gardait jalousement. L’Institut National de l’Audiovisuel (INA) a permis de retrouver des émissions en langue bretonne. Il y a actuellement 8800 heures d’archives sonores recueillies par 15000 à 20000 informateurs, et Dastum continue à recevoir une centaine de dépôts par an.

L’association est subventionnée par le Conseil régional, la DRAC, Rennes Métropole, et 15% de son budget provient des ventes et des adhésions (12€/an).

Site internet dastum, mémoire orale de Bretagne : www.dastum.bzh

L’accès à ce site est possible sur simple inscription à l’aide d’un formulaire en ligne. Ne vous privez pas de cette chance !

Marie-Jeanne Yvinec – AMEBB

12 mars 2023 – Chanter le crime, une analogie avec la « Gwerz »

Les Amis du Musée de Bretagne avaient été conviés, le dimanche 12 mars, à suivre une conférence animée par Jean-François Heintzen dit « Maxou » à l’écomusée de la Bintinais sur le thème de « Chanter le crime, canards sanglants et complaintes tragiques ».

Lors de cette conférence, Maxou nous a captivés, nous exposant et chantant plusieurs de ces faits divers, le plus souvent tragiques, qui avaient fait «la Une » de ces « feuilles de chou » aussi nombreuses qu’éphémères. Ce mode de diffusion était évidemment pratiqué en Bretagne -particulièrement en Basse-Bretagne- où, avant que ces nouvelles ne soient écrites, elles étaient chantées ou contées.

Des collectes eurent lieu au courant du XIXe siècle, par Hersart de la Villemarqué et publiées dans son Barzaz Breiz en 1839, puis par François-Marie Luzel, en 1868, sous le titre Gwerzioù hag Sonioù (Chants et Complaintes).

Les gwerzioù relatent le plus souvent des faits divers tragiques et amplifiés. Jusqu’à une époque récente, ce mode de circulation des faits divers était vu par les historiens comme peu fiable, voire légendaire, et ne pouvait guère servir de matériau de recherche. C’est une jeune chercheuse, Eva Guillorel, qui, en croisant les chansons collectées avec des sources judiciaires disponibles pour l’Ancien Régime, a démontré que bien des gwerzioù avaient un fond d’authenticité. A titre d’exemple, elle a pu associer une gwerz intitulée « Peinaig ar Mignon » qui relatait le viol et l’assassinat d’une jeune servante d’une auberge de Lannion à un fait divers qui avait eu lieu en cette ville en 1695. Par ailleurs, elle a pu démontrer que les versions récoltées variaient en fonction de l’espace et du temps. Notons encore que, Daniel Giraudon, chercheur à l’Université de Bretagne Ouest (UBO), avait ouvert la voie, effectuant de nombreuses recherches sur les chanteurs et colporteurs en Basse-Bretagne au XIXe et début du XXe siècle.

Hervé Le Vot

HEINTZEN, Jean-François « Maxou », Chanter le crime, Canards sanglants & complaintes tragiques, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Bleu Autour, 2022

GUILLOREL, Eva, La complainte et la plainte. Chanson, justice, cultures en Bretagne (XVI e-XVIIIe siècle), Rennes, PUR, 2010.

GIRAUDON, Daniel, Chansons populaires de Basse-Bretagne sur feuilles volantes, Morlaix, Skol Vreizh, 1986

Visite de l’exposition Nolwenn Brod aux Champs Libres, le 13 décembre 2022

Que ceux qui n’ont pas eu la chance de visiter l’exposition de Nolwenn Brod avec Laura Bourdais, médiatrice, ce mardi, se précipitent pour s’inscrire auprès d’Annie Eliot :

annieliot@orange.fr

Une nouvelle visite, le jeudi 12 janvier 2023 à 14h a été réservée aux membres de l’AMEBB, et elle gagne à être guidée, car l’artiste a fait des choix très précis, qui prennent sens lorsqu’on apprend ses motivations : telle photo montrant deux frères , en plan rapproché, pratiquant le gouren, la lutte bretonne qui se faisait déjà dans les cours ducales, peut évoquer le combat d’Abel et Cain, tel autre le combat de Jacob et de l’ange. La photo d’un bloc rocheux strié de lignes est à mettre en rapport avec les scarifications que porte aux bras Odile, la jeune Brestoise choisie en couverture des « Hautes solitudes ». Ne cherchez pas à reconnaître Brest dans ses photos «  la ville est blanche par éclaircies, dit-elle, un peu cubique et pleine de courants d’air ». Et le groupe AMEBB pose devant un mur de croix évoquant la Proella, rituel funéraire ouessantin pour les marins péris en mer.

Ces anecdotes ne disent rien de l’aspect artistique des oeuvres photographiques et filmiques, à vous de les faire parler …

Décès de David Carruthers

Merci David !

Le bureau de l’AMEBB a appris avec une grande tristesse le décès de David Carruthers, maquettiste et imprimeur de l’association BUG qui a assuré l’impression de notre bulletin pendant de longues années.

Dès le début, David avait répondu à notre souhait de renouveler la présentation du bulletin et avait réalisé la maquette que nous utilisons toujours. Son expérience et sa compétence avaient beaucoup apporté à l’équipe de rédaction. A titre personnel, Il s’intéressait au contenu du bulletin et notre collaboration avait abouti à une relation confiante et amicale.

D’origine écossaise, David était un homme cultivé, passionné de musique, dont la forte personnalité s’alliait à une grande gentillesse. Retraité depuis 2 ans, il s’était installé à Dingé où il est décédé le 21 Octobre dernier.

Merci David, en feuilletant notre bulletin, dont Gaël a désormais la charge, nous penserons à toi.

Cl. Association BUG et M.J. Yvinec

Journées européennes du patrimoine 18 septembre 2022

L’AMEBB à l’écomusée lors des journées européennes du patrimoine

Cette année, le mouton d’Ouessant et la chèvre des fossés concouraient devant un jury d’experts pour élire le plus bel animal selon des caractéristiques bien définies : profil, encornement, taille…

Dans ce cadre, après la présentation des caractéristiques de la race par le groupement des éleveurs de l’Ouest (GEMO), les bénévoles de l’AMEBB se sont retrouvés dimanche après-midi 18 Septembre pour guider un groupe de jeunes répartis, selon leur classe d’âge, en 3 jurys pour élire le plus beau mouton d’Ouessant. C’est avec un grand sérieux que les membres du jury ont attribué leurs notes. Comme il est coutume de le faire lors des concours agricoles, une plaque a été remise aux propriétaires des animaux lauréats.

Mercredi 1er juin 2022, une journée à Guingamp et sa région.

La visite du Musée de la Résistance en Argoat avec Jacqueline Sainclivier et la déambulation éclairée de Pierre Derrien dans le centre de la ville constituent des éléments importants pour comprendre cette ville. Claudine Morvan, nous offre ici un regard plus personnel.

Guingamp, l’esprit de Georges Voisin toujours vivant

 » Sur le coteau face au grand large / les joyeux P’tits Gâs de Guingamp / grâce à Georges Voisin, esprit large / ont établi un très beau camp / Bréhec, plage démocratique / voit défiler depuis longtemps /des gâs à l’allure dynamique / que dirige Bébert Briant… « 

Gamine à la colo je joue, je nage… je chante. Ce nom de Georges Voisin dans la chanson ne dit rien. C’est qui ce bonhomme ? Et puis, on continue de profiter de ce mois de vacances au bord de la mer. Dimanche, le bus de Guingamp débordera de tous les parents qui viennent en visite. Le soir, on aura tous un peu mal au ventre.

Quelques décennies plus tard la gamine se souvient, elle chante. Et des questions affluent. Qui est ce Georges Voisin ? Pourquoi son nom dans la chanson ?

Né à Loguivy-Plougras (Côtes du Nord) en 1895, il est l’un des premiers instituteurs de l’école primaire supérieure des garçons des Cantons à Guingamp dont il sera directeur jusqu’à sa mort. (Résistant, déporté il mourra en 1945).

Laïc convaincu, socialiste de la première heure, membre de la SFIO depuis 1922, il en devient délégué fédéral des Côtes du Nord. Il est secrétaire de l’Union locale de la CGT de Guingamp créée en 1936 et participe activement aux grèves de 1937 et 1938.

En 1923, il crée une crèche pour les enfants des familles défavorisées de la ville et en 1925 avec d’autres instituteurs laïcs il met sur pied la colonie de vacances « Nos P’tits Gâs de Guingamp » intégrée dans une association née en 1912. C’est « la Société d’Education Physique En Avant Guingamp » fondée par Pierre Deschamps (1873-1958) avec l’appui des instituteurs les « hussards de la République », ils prônent l’éducation par le sport et son rôle dans le développement physique de l’enfant.

Les activités sont variées : football, maniement des armes, gymnastique, mais au lendemain de la guerre, seul le foot subsiste. A sa création, la colonie de vacances est pensée comme un prolongement du club de foot qui se veut « Une société de solidarité et de bienfaisance pour la protection et le développement physique de l’enfant ». Dans un premier temps, elle n’accueillera que des garçons. L’aventure se termine au milieu des années 80.

Qu’en est-il aujourd’hui des principes humanistes des instituteurs de 1912 et 1925 ?

Le club de foot EAG reprend à son compte ces valeurs : humilité, combat, exigence, solidarité.

Le club des kalon (coeur) EAG, association loi 1901 qui regroupe 15206 supporters-actionnaires de l’En Avant Guingamp en plus de fédérer les supporteurs, prend en charge l’action caritative de EAG en soutenant des « projets porteurs de sourires ». Ainsi avec le Secours populaire, elle a permis en 2018 un séjour solidaire entre enfants Bretons, d’Europe, du Monde.

Kalon, supporters solidaires !

Claudine Morvan – juin 2022

Sources : https://maitron.fr/spip.php?article135015, notice VOISIN Georges, Charles par Yves Le Floch, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 13 mars 2021.

Le Maitron. Dictionnaire biographique mouvement ouvrier, mouvement social. https://maitron.fr/

En Avant Guingamp. L’histoire d’un club depuis 1912. https://www.eaguingamp.com/le-club/

Nos p’tits gas de Guingamp/ François Prigent. EAG-Kalon, [2018].https://www.kalon.bzh/attachments/les-ptits-gas.pdf

6 mai 2022 – Les réserves du Musée de Bretagne

Vendredi matin 6 mai, rendez-vous était donné Plaine de Baud aux deux groupes d’adhérents inscrits pour la visite des réserves du Musée de Bretagne. Charlotte Labbe, régisseuse des collections nous y accueillait et nous a fait découvrir les trésors « cachés » du musée, classés par thème, relevant par exemple des fouilles archéologiques ou de la vie professionnelle et domestique. Cela va du petit objet (poteries, sabots, outils divers d’épicerie, de menuiserie, tessons de verres ou de céramiques trouvés sur les chantiers de fouilles archéologiques…) à l’élément volumineux (mobilier, machines agricoles, métiers à tisser…). Des pièces uniques nous ont aussi été présentées notamment le dernier appareil en bois à fabriquer le beurre, un beau foyer à braises de marque Pied-Selle, un buffet datant de la période artistique Seiz Breuz réalisé par l’ébéniste Joseph Savina, assistant de Le Corbusier.

Une véritable « caverne d’Ali Baba » pourrait-on dire ! A la différence qu’ici, tout est rangé, inventorié, détenu dans des conditions optimales de conservation, à l’abri de la lumière et de l’humidité – la température des pièces étant comprise entre 18° et 22°- et avec une attention particulière pour éviter la poussière.

Mais, n’arrivent pas sur les étagères et dans les armoires n’importe quels objets. Ils doivent bien entendu remplir certaines conditions. Trois critères sont pris en compte : le musée dispose-t-il déjà d’un tel objet ? Est-il documenté sur son origine, son usage, sa datation ? Une réponse à cette question est essentielle. Enfin, le musée a-t-il de la place pour l’abriter ? La décision finale de retenir tel ou tel objet revient aux membres de la commission d’acquisition composée d’experts dans le domaine de l’art.

Il faut savoir également qu’un objet appartenant aux collections d’un musée est imprescriptible et inaliénable. Il ne peut donc pas être supprimé ni être vendu. Il peut en revanche être prêté à un autre musée, les assurances et le transport étant à la charge du musée emprunteur.

Nous avons également appris que les éléments exposés au musée représentent seulement 2% des collections. Ceci assure donc la pérennité du musée et le renouvellement des œuvres présentées.

Un remerciement chaleureux aux personnes qui ont permis le bon déroulement de cette visite dont l’intérêt s’est situé à la hauteur de l’attente qui était la nôtre.

Les Amis invitent les Amis


Le 7 avril 2022


Une vingtaine de membres de l’association Cesson Vacances Nature ont troqué leurs chaussures de marche pour des chaussures de ville afin de découvrir le Musée de Bretagne. « Ah ! Il est là haut ? …». Il faut effectivement lever les yeux pour découvrir l’accueil, deux niveaux plus haut, et aller arpenter le labyrinthe des collections permanentes.

Lysiane et Pierre, Jacqueline et Marie-Jeanne leur ont déroulé le fil d’Ariane, depuis l’époque des mégalithes, 4 700 ans avant notre ère jusqu’à notre époque, au gré des siècles de transformations économiques, sociales et artistiques, en passant par les Celtes, qu’il n’est pas question pour tous d’assimiler aux Gaulois. En évoquant les moines gallois navigant dans des auges de pierre pour venir s’établir en Armorique ! En examinant la pirogue fluviale de l’époque carolingienne, qu’il a fallu faire passer directement par la façade du bâtiment. En examinant les documents sur les catastrophes tels le grand incendie de Rennes, les deux guerres mondiales, gérées à coups de miracles ou de volonté politique.
Ce rapide tour d’horizon aura été, nous le souhaitons, un prélude à de nouvelles visites, maintenant que les lieux et les thèmes sont connus.